Vendredi saint - Office du soir
L’officiant revêtu de la chape violette encense par trois fois la relique. 1 Première Oraison: Deuxième Oraison: Troisième Oraison: Quatrième Oraison: Cinquième Oraison: Sixième Oraison: Septième Oraison: Huitième Oraison: Neuvième Oraison: Dixième Oraison: Onzième Oraison: Douzième Oraison: Treizième Oraison: Quatorzième Oraison: Quinzième Oraison: Conclusion: À la place des Pater: À la place des Ave: À la fin de la cinquième dizaine, trois fois:
VÉNÉRATION DE LA RELIQUE DE LA SAINTE CROIX
Cantique: LE TRIOMPHE DE LA CROIX
La croix est un mystère
Très profond ici-bas,
Sans beaucoup de lumière
On ne le connaît pas.
Il faut pour le comprendre
Un esprit relevé,
Il faut pourtant l’entendre
Afin d’être sauvé.
2
La nature l’abhorre,
La raison la combat;
L’homme savant l’ignore.
Et le démon l’abat.
Souvent le dévot même
Ne l’a point dans le coeur.
Quoiqu’il dise qu’il l’aime,
Au fond c’est un menteur.
3
La croix est nécessaire.
Il faut toujours souffrir
Ou monter au Calvaire,
Ou pour jamais périr.
Saint Augustin s’écrie
Qu’on est un réprouvé
Si Dieu ne nous châtie,
Si l’on n’est éprouvé.
4
On va dans la patrie
Par le chemin des croix.
C’est le chemin de vie,
C’est le chemin des rois;
Toute pierre est taillée
Avec proportion
Afin d’être posée
Dans la sainte Sion.
5
De quoi sert la victoire
Au plus grand conquérant,
S’il n’a pas cette gloire
De se vaincre en souffrant,
S’il n’a pour son modèle
Jésus mort sur la croix,
Si comme un infidèle
Il rejette ce bois?
6
Jésus-Christ a par elle
Enchaîné les enfers,
Terrassé le rebelle
Et conquis l’univers;
Il la donne pour arme
A Ses bons serviteurs,
Elle charme ou désarme
Et les mains et les coeurs.
7
Tu vaincras en ce signe,
Dit-Il à Constantin,
Toute victoire insigne
Est mise dans son sein.
Lisez dans les histoires
Ses effets merveilleux,
Ses insignes victoires
Dans la terre et les cieux.
8
Malgré sens et nature,
Politique et raison,
La vérité l’assure,
La croix est un grand don;
C’est en cette princesse
Qu’on trouve en vérité
La grâce, la sagesse
Et la divinité.
9
Dieu n’a pu Se défendre
De sa rare beauté,
La croix L’a fait descendre
En notre humanité.
Il dit venant au monde:
Oui, Je la veux, Seigneur.
Bonne croix, Je vous fonde
Au milieu de Mon Coeur.
10
Il la trouva si belle
Qu’Il en fit Son honneur,
Sa compagne éternelle,
L’épouse de Son Coeur.
Dès Sa plus tendre enfance,
Quand Son Coeur soupirait,
C’était vers la présence
De la croix qu’Il aimait.
11
Il l’a, dès Sa jeunesse,
Recherchée à grands pas,
Il est mort de tendresse
Et d’amour en ses bras.
Je désire un baptême,
S’écriait-Il un jour:
La chère croix que J’aime,
L’objet de Mon amour.
12
Il appela saint Pierre
Un satan scandaleux,
Lorsqu’il voulut sur terre
En détourner ses yeux.
Sa croix est adorable,
Sa Mère ne l’est pas,
O grandeur ineffable
Inconnue ici-bas!
13
Cette croix dispersée
Sur terre, en tant de lieux,
Sera ressuscitée
Et transportée aux cieux.
La croix sur une nue,
Pleine d’attraits brillants,
Jugera par sa vue
Les morts et les vivants.
14
Elle criera vengeance
Contre ses ennemis,
La joie et l’indulgence
A tous ses bons amis;
Elle donnera gloire
A tous les bienheureux
Et chantera victoire
Dans la terre et les cieux.
15
Les Saints pendant la vie
Ne cherchaient que la croix,
C’était leur grande envie,
C’était là tout leur choix;
Non contents d’avoir celles
Que le Ciel leur donnait,
A de toutes nouvelles
Chacun se condamnait.
16
Les liens de saint Pierre
Lui faisaient plus d’honneur
Que d’être sur la terre
Vicaire du Sauveur.
O bonne croix, s’écrie
Saint André, plein de foi,
Pour me donner la vie
Que je meure sur toi!
17
Voyez, saint Paul oublie
Son grand ravissement,
Il ne se glorifie
Qu’en la croix seulement.
Il est plus honorable
Dans ses cachots affreux
Qu’en l’extase admirable
Qui le ravit aux cieux.
18
Sans croix l’âme est traînante,
Molle, lâche et sans coeur,
La croix la rend fervente
Et pleine de vigueur.
On est dans l’ignorance
Quand on ne souffre rien,
On a l’intelligence
Dès que l’on souffre bien.
19
Une âme sans épreuve
N’est pas d’un fort grand prix,
C’est une âme bien neuve
Et qui n’a rien appris.
O douceur souveraine
Que goûte un affligé,
S’il se plaît dans sa peine.
Sans se voir soulagé!
20
C’est par la croix qu’on donne
La bénédiction,
Et que Dieu nous pardonne
Et fait rémission;
Il veut que toute chose
Soit marquée à ce sceau.
À moins qu’on ne l’y pose,
Rien ne Lui paraît beau.
21
Dès lors qu’elle est posée,
Le profane est sacré,
La souillure est ôtée,
Dieu S’en est emparé.
Il veut qu’elle soit mise
Sur le front et le coeur,
Avant toute entreprise,
Pour devenir vainqueur.
22
Elle est notre assurance,
Notre protection,
Notre unique espérance,
Notre perfection;
Elle est si précieuse,
Qu’une âme dans les cieux
En reviendrait joyeuse
Pour souffrir en ces lieux.
23
Ce signe a tant de charmes,
Que le prêtre à l’autel
Ne prend point d’autres armes
Pour L’attirer du ciel;
Il forme sur l’hostie
Plusieurs signes de croix;
Par ces signes de vie,
Il Lui donne des lois.
24
Par ce signe adorable,Il Lui fait un parfum
D’une odeur agréable
Qui n’a rien de commun;
C’est l’encens qu’il Lui donne
Dès qu’Il est consacré.
C’est de cette couronne
Qu’Il veut être paré.
25
La Sagesse éternelle
Cherche encore à présent
Quelque coeur bien fidèle
Digne de ce présent.
Elle veut un vrai sage,
Qui n’aime qu’à souffrir,
Qui porte avec courage
La croix jusqu’à mourir.
26
O croix, il faut me taire,
Je t’abaisse en parlant,
Je suis un téméraire,
Je suis un insolent;
Puisque je t’ai reçue
Avec un coeur fâché,
Je ne t’ai point connue,
Pardon de mon péché!
27
Chère croix, à cette heure,
Puisque je te connais,
Fais chez moi ta demeure
Et me donne tes lois.
Remplis-moi, ma princesse,
De tes chastes amours,
Et fais que je connaisse
Tes plus secrets atours.
28
En te voyant si belle
Je voudrais bien t’avoir,
Mais mon coeur infidèle
Me tient en mon devoir:
Si tu veux, ma maîtresse,
Animer ma langueur,
Soutenir ma faiblesse,
Je te donne mon coeur.
29
Je te prends pour ma vie,
Mon plaisir, mon honneur,
Pour mon unique amie,
Mon unique bonheur;
Imprime-toi, de grâce,
Sur mon coeur et mon bras,
Sur mon front et ma face,
Je n’en rougirai pas.
30
Je prends pour mes richesses
Ta riche pauvreté,
Je prends pour mes tendresses
Ta douce austérité.
Que ta sage folie,
Que ton saint déshonneur
Soit de toute ma vie
La gloire et la grandeur.
31
Je prends pour ma victoire,
Lorsque par ta vertu
A ta plus grande gloire
Tu m’auras abattu,
Mais je ne suis pas digne
De mourir sous tes coups
Ni d’être comme un signe
Contrarié de tous.
ORAISONS DE SAINTE BRIGITTE
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus-Christ! douceur éternelle à tous ceux qui Vous aiment, joie qui surpasse toute joie et tout désir, salut et espoir de tout pécheur, qui avez témoigné n’avoir de plus grand contentement que d’être parmi les hommes jusqu’à prendre la nature humaine en la plénitude des temps pour l’amour d’eux, souvenez-Vous de toutes les souffrances que Vous avez endurées dès l’instant de Votre conception, et surtout dans le temps de Votre sainte Passion, ainsi qu’il avait été décrété et ordonné de toute éternité dans la pensée divine.
Souvenez-Vous, Seigneur, que faisant la Cène avec Vos Disciples, après leur avoir lavé les pieds, Vous leur avez donné Votre Corps sacré et Votre précieux Sang, et tout en les consolant avec douceur, Vous leur avez prédit Votre prochaine Passion.
Souvenez-Vous de la tristesse et de l’amertume que Vous avez éprouvées en Votre âme, comme Vous l’avez témoigné Vous-même, disant: «Mon âme est triste jusqu’à la mort.»
Souvenez-Vous de toutes les craintes, angoisses et douleurs que Vous avez endurées en Votre Corps délicat avant le supplice de la croix, quand après avoir prié trois fois, en répandant une sueur de sang, Vous avez été trahi par Judas, Votre Disciple, pris par la nation que Vous aviez choisie et élevée, accusé par de faux témoins, injustement jugé par trois juges, en la fleur de Votre jeunesse et dans le temps solennel de la Pâque.
Souvenez-Vous que Vous avez été dépouillé de Vos propres vêtements et revêtu de ceux de la dérision; qu’on Vous voila les yeux et la face, qu’on Vous donna des soufflets, qu’on Vous couronna d’épines, qu’on Vous mit un roseau à la main, et qu’attaché à une colonne, Vous avez été déchiré de coups et accablé d’affronts et d’outrages.
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! vraie liberté des Anges, paradis de délices, ayez mémoire de l’horreur et de la tristesse que Vous avez endurées lorsque Vos ennemis, ainsi que des lions furieux Vous entourèrent, et par mille injures, crachats, soufflets, égratignures et autres supplices inouïs Vous tourmentèrent à l’envi.
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! Créateur du Ciel et de la terre, que nulle chose ne peut borner ni limiter, Vous qui renfermez et tenez tout sous Votre puissance, ressouvenez-Vous de la douleur très amère que Vous avez soufferte lorsque les Juifs attachant Vos mains sacrées et Vos pieds délicats à la croix, les percèrent d’outre en outre avec de gros clous émoussés et, ne Vous trouvant pas dans l’état qu’ils voulaient, pour contenter leur rage, agrandirent Vos plaies, y ajoutèrent douleur sur douleur, et, par une cruauté inouïe, Vous allongèrent sur la croix, et Vous tirèrent de tous côtés en disloquant Vos membres.
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! céleste médecin, élevé en Croix pour guérir nos plaies par les Vôtres, souvenez-Vous des langueurs et meurtrissures que Vous avez souffertes en tous Vos membres, dont aucun ne demeura en sa place, en sorte qu’il n’y avait douleur semblable à la Vôtre. Depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête, aucune partie de Votre corps n’était sans tourment; et cependant, oubliant toutes Vos souffrances, Vous n’avez point cessé de prier Votre Père pour Vos ennemis, Lui disant: «Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.»
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! miroir de splendeur éternelle, souvenez-Vous de la tristesse que Vous avez eue, lorsque contemplant dans la lumière de Votre divinité la prédestination de ceux qui devaient être sauvés par les mérites de Votre sainte Passion, Vous voyiez en même temps la grande multitude des réprouvés qui devaient être damnés par leurs péchés, et Vous plaigniez amèrement ces malheureux pécheurs perdus et désespérés.
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! Roi aimable et tout désirable, souvenez-Vous de la douleur que Vous avez eue quand, nu et comme un misérable, Vous étiez attaché et élevé en croix, où tous Vos parents et Vos amis Vous abandonnèrent, excepté Votre Mère bien-aimée qui demeura très fidèlement auprès de Vous dans l’agonie, et que Vous avez recommandée à Votre fidèle disciple, disant à Marie: «Femme, voilà Votre fils!» et à saint Jean: «Voilà votre Mère!»
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! fontaine de pitié inépuisable, qui par une profonde affection d’amour, avez dit sur la croix: «J’ai soif», mais de la soif du genre humain, * je Vous prie, ô mon Sauveur, d’échaufferle désir de nos coeurs pour tendre à la perfection dans toutes nos oeuvres et d’éteindre entièrement en nous la concupiscence charnelle et l’ardeur des appétits mondains. Ainsi soit-il.
Notre Père, Je Vous salue Marie...
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! vertu royale, joie de l’esprit, ayez souvenance de la douleur que Vous avez endurée, lorsque, plongé dans l’amertume à l’approche de la mort, insulté et outragé par les Juifs, Vous avez crié à haute voix que Vous aviez été abandonné de Votre Père, Lui disant: «Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi M’avez-Vous abandonné?»
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! qui êtes en toutes choses commencement et fin, vie et vertu, souvenez-Vous que Vous Vous êtes plongé pour nous dans un abîme de douleurs depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête. * En considération de la grandeur de Vos plaies, enseignez-moi à garder Vos commandements par une vraie charité, ces commandements dont la voie est large et aisée pour ceux qui Vous aiment. Ainsi soit-il.
Notre Père, Je Vous salue Marie...
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! miroir de vérité, marque d’unité, lien de charité, souvenez-Vous de la multitude de plaies dont Vous avez été blessé de la tête aux pieds, déchiré et tout rougi par l’effusion de Votre Sang adorable. O grande et universelle douleur que Vous avez soufferte, pour l’amour de nous, en Votre chair virginale!... Très doux Jésus, qu’avez-Vous pu faire pour nous que Vous n’ayez fait!... Je Vous conjure, ô mon Sauveur, de marquer de Votre précieux Sang toutes Vos plaies dans mon coeur, afin que j’y lise sans cesse Vos douleurs et Votre amour.
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! lion très fort, roi immortel et invincible, ayez mémoire de la douleur que Vous avez endurée, lorsque toutes Vos forces tant du coeur que du corps, étant entièrement épuisées, Vous avez incliné la tête disant: «Tout est consommé».
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! Fils unique du Père, splendeur et figure de Sa substance, souvenez-Vous de l’étroite et humble recommandation que Vous avez faite à Votre Père, Lui disant: «Mon Père, Je remets Mon esprit entre Vos mains». Et, Votre corps déchiré, Votre Coeur brisé et les entrailles de Votre miséricorde ouvertes pour nous racheter, Vous avez expiré.
Recevez, je Vous prie, à l’heure de ma mort, mon âme pèlerine et exilée qui retourne à Vous. Ainsi soit-il.
Notre Père, Je Vous salue Marie...
O Jésus! vraie et féconde vigne, souvenez-Vous de l’abondante effusion du sang que Vous avez si généreusement répandu de Votre sacré Corps ainsi que le raisin sous le pressoir.
De Votre côté, percé d’un coup de lance par un soldat, Vous avez donné du sang et de l’eau, en telle sorte qu’il n’en est plus demeuré une seule goutte, et enfin comme un faisceau de myrrhe élevé au haut de la croix, Votre chair délicate s’est anéantie, l’humeur de Vos entrailles s’est tarie, la moelle de Vos os s’est séchée.
MESSE BRÈVE
CHAPELET DES SAINTES PLAIES
V/. Père Éternel, je Vous offre les Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
R/. Pour guérir celles de nos âmes.
V/. Mon Jésus, pardon et miséricorde,
R/. Par les mérites de Vos saintes Plaies et les souffrances de Votre Mère.
V/. Père Éternel, je Vous offre les Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
R/. Pour guérir celles de nos âmes.