« Va, lui dit Notre-Seigneur, ton enfant vit.» (Évangile) Les lectures que l’Église fait à l’office divin à cette époque sont souvent celles des Machabées. .— Après la captivité de Babylone, le peuple de Dieu était revenu à Jérusalem et y avait reconstruit le Temple. Mais il fut bientôt châtié de nouveau par Dieu à la suite de nouvelles infidélités. Antiochus Épiphane s’empara de Jérusalem et pilla le Temple, puis il publia un édit prohibant partout l’exercice de la religion juive; des autels furent élevés un peu partout aux idoles et le nombre des apostats devint tellement grand qu’il semblait que la foi d’Abraham, de Moïse et d’Israël dût disparaître. Dieu suscita alors quelques héros. Un prêtre, du nom de Mathathias, rallia tous ceux que le zèle de la Loi et le culte de l’alliance animaient encore et désigna son fils Judas Machabée comme prince d’une armée mise sur pied pour revendiquer les droits du vrai Dieu. Et Judas combattit vaillamment avec sa petite armée pour la cause du Dieu d’Israël. Dans la bataille il était pareil au jeune lion qui rugit sur sa proie. Il extermina tous les impies, mit en déroute la grande armée d’Antiochus et rétablit le culte à Jérusalem. Animés de l’Esprit de Dieu, les Machabées reconquirent leur pays et sauvèrent l’âme de leur peuple. « Les sacrilèges superstitions de la Gentilité, dit S. Augustin, remplirent de souillures jusqu’au Temple lui-même mais le Temple fut purifié de toutes ces profanations » (2e dim. d’octobre, 2e noct.). « Il en est, commente S. Ambroise, qui sont épris de la gloire des armes et mettent la valeur guerrière au-dessus de tout. Josué, Gédéon, Jonathas, sont des héros; mais que dire des Machabées? Avec trois mille Juifs ils vainquirent quarante-huit mille Assyriens. Jugez de leur bravoure d’après ce que fi! un de leurs soldats. Ëléazar ayant remarqué un éléphant plus haut que les autres et couvert de la housse royale, en conjectura qu’il portait le roi. Il courut donc de toutes ses forces, se précipita au milieu de la légion, et se débarrassant de son bouclier, il frapet tuait des deux mains jusqu’à ce qu’il eût joint l’éléphant; ayant atteint l’animal, il se mit dessous et le perça de son glaive; l’éléphant s’affaissa et Eléazar fut écrasé sous sa masse; enveloppé plutôt qu’écrasé par la bête gisante, il fut enseveli dans son triomphe » (1er dimanche d’octobre). Tous les chants de la messe expriment des sentiments absolument semblables à ceux des Machabées. Le verset du Graduel: « Tous les yeux se lèvent pleins d’espérance vers vous, Seigneur » fait écho à leur prière: » Nos yeux sont tournés vers vous, Seigneur, afin que nous ne périssions pas ». L’offertoire, qui dit la détresse des Juifs exilés loin de Jérusalem exprime aussi celle des Machabées devant la profanation de la ville sainte et du Temple. Le psaume de la communion, qui est le même que celui du verset de l’introït, montre comment Dieu bénit ceux qui le servent et leur vient en aide dans leurs afflictions. L’introït enfin, après avoir reconnu que les châtiments qui ont pesé sur le peuple de Dieu sont dus à son infidélité, demande à Dieu de glorifier son nom en montrant aux siens sa grande miséricorde. Faisons nôtres toutes ces pensées. Reconnaissant que nos malheurs ont pour origine notre infidélité à nous conformer à la volonté divine (Intr.), demandons à Dieu de se laisser fléchir, de nous pardonner et de nous guérir, afin que nous puissions, dans son Eglise, le servir dans la paix (Or.). S. Paul trace le programme d’une vie chrétienne à laquelle il conviait ses fidèles avec d’autant plus d’insistance qu’ils traversaient « des jours mauvais »; et c’est bien vrai qu’au lieu de se laisser entamer par la contagion du mal, un chrétien devrait toujours avoir une si haute idée des grandeurs de la vie à laquelle Dieu l’a appelé, que dès que cette vie est menacée, il pourrait, comme les Machabées, en sentir davantage le prix, mettre tout en œuvre pour la défendre et rendre grâces à Dieu de la lui conserver (Ép.). La foi du centurion dont nous parle l'évangile fut suscitée par la guérison de son fils. Demandons à Dieu de nourrir la nôtre jusqu’à la rendre inébranlable et conquérante à l’exemple de celle des Machabées. (Dan. 3, 31, 29 et 35) Tous Vos agissements envers nous, Seigneur, sont pure justice, car nous avons péché contre Vous et désobéi à Vos commandements; mais glorifiez Votre nom et traitez-nous selon Votre infinie miséricorde. — (Ps. 118, 1) Heureux ceux qui sont purs dans leurs voies, qui marchent dans la loi du Seigneur. Gloria Patri. Oraison. — Dispensez largement, Seigneur, à Vos fidèles, le pardon et la paix, pour qu’ils soient purifiés de tout péché et puissent Vous servir dans la sécurité. Par Jésus-Christ, Votre Fils, notre Seigneur... « Relève-toi d’entre les morts, dit S. Paul, et le Christ t’illuminera » (v. 14). Sauvés de la mort par le Christ, ne prenons donc plus part aux œuvres de ténèbres (v. 11), mais vivons comme des enfants de lumière (v. 8). Profitons du temps qui nous est donné pour faire la volonté de Dieu, et rendons-lui grâces pour la vie divine à laquelle il a daigné nous appeler à participer. Lecture de l’Épître du bienheureux Apôtre Paul aux Éphésiens (5, 15-21) Le temps de la vie est court et rapide, mais infiniment précieux, puisque par lui nous pouvons gagner les récompenses de l’éternité. Ce sont des jours mauvais, parce que nous vivons ici-bas environnés de périls, d’ennemis sans nombre qui travaillent à la perte de nos âmes. La vraie sagesse consiste donc à veiller sans cesse sur soi-même et à bien employer chaque partie de son temps selon la volonté de Dieu. Quelque délassement nous est permis sans doute après nos fatigues; mais gardons-nous de l’excès du vin. Celui qui se donne à ce vice honteux chasse l’Esprit-Saint de son cœur, et ne tarde pas de tomber dans le péché impur. Le repos du chrétien, c’est de venir le dimanche à l’église chanter les louanges de Dieu et Le remercier de Ses bienfaits. Même au milieu de ses travaux de chaque jour, il trouve moyen d’exhaler de son cœur vers le Ciel l’hymne de la prière et de l’action de grâces; et il trouve dans cette sainte habitude une heureuse diversion à ses peines, une source inépuisable de joie et de consolation. (Abbé Janvier) (Ps. 144, 15-16) Les yeux de tous se fixent sur Vous, Seigneur, avec espoir; et Vous leur donnez leur nourriture au temps voulu. ℣. Vous ouvrez Votre main, et comblez tout ce qui vit de Vos bénédictions. Alléluia, alléluia. (Ps. 107, 2) ℣. Mon cœur est prêt, Seigneur, mon cœur est prêt à chanter Vos louanges, Vous qui êtes ma gloire. Alléluia. Jésus sauva de la mort le fils de l’officier afin de donner la vie de la foi à cet officier et à toute sa famille. Ce miracle doit coopérer à augmenter notre foi en Jésus, par qui Dieu nous a délivrés de la fièvre du péché et de la mort éternelle qui en est la conséquence. Suite du saint Évangile selon saint Jean (4, 46-53). N’attendons pas le moment de la mort pour recourir aux sacrements. Nous ne serions alors presque plus en état d’en profiter, et, pour nous retirer du péché, il faudrait une sorte de miracle. Si cependant, la maladie nous surprend, ne désespérons pas, quand même jusque-là nous aurions vécu dans de longues infidélités. Recourons promptement à Jésus dans la personne de Ses ministres. Imitons l’officier de l’Évangile: par des prières ardentes, demandons non point la santé du corps, mais la guérison de notre âme. Tout est possible à celui qui prie avec foi; la bonté de Jésus-Christ est inépuisable: peut-être nous accordera-t-Il ce qu’Il a refusé à tant d’autres. Mais, sachons-le bien, le plus sûr, est de se préparer à bien mourir par une vie sainte. L’affaire du salut éternel est une chose assez grave pour ne pas la risquer follement. D’ailleurs, ce que Dieu peut faire pour un infidèle qui Le connaît à peine, le fera-t-Il pour un chrétien, qui a longtemps abusé de Ses grâces? Pensons-y, et dès aujourd’hui, mettons-nous dans l’état où nous voudrions être à l’heure de notre mort. (Abbé Janvier) Sources: Missel quotidien et vespéral, par Dom Gaspar Lefebvre et les Bénédictins de l'Abbaye de St-André, Apostolat Liturgique, Bruges, 1951Vingtième Dimanche après la Pentecôte - Guérison du fils de l'officier royal

Navigation rapide
Considérations
Liturgie de la Messe
Introït
Collecte
Épître
Frères, veillez à vous conduire avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des hommes sages, tirant parti du temps, car les jours sont mauvais. Aussi ne soyez pas insensés, mais comprenez quelle est la volonté de Dieu. Ne vous enivrez pas de vin, qui est cause de débauche, mais remplissez-vous du Saint-Esprit, vous entretenant de psaumes, d’hymnes et de cantiques spirituels, chantant et psalmodiant le Seigneur dans vos cœurs, rendant grâces sans cesse pour toutes choses au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Dieu Son Père, soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ.Réflexion sur l'Épître
Graduel

Évangile
En ce temps-là, il y avait un officier royal dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que Jésus était revenu de Judée en Galilée, il alla Le trouver et Le supplia de descendre et de guérir son fils, car il allait mourir. Jésus lui dit donc: « Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez pas». L’officier Lui dit: « Seigneur, descendez avant que mon fils meure ». Jésus lui dit: « Va, ton fils vit ». L’homme crut à la parole que lui avait dite Jésus, et il s’en alla. Comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent que son fils vivait. Il leur demanda donc l’heure à laquelle il s’était trouvé mieux; ils lui dirent: « Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté». Le père reconnut donc que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: « Ton fils vit »; et il crut, lui et toute sa maison. — Credo.Réflexion sur l'Évangile
Épîtres et Évangiles des dimanches et des principales Fêtes de l’année, avec des Réflexions, par M. l’abbé Pierre-Désiré Janvier, Doyen du Chapitre de l’Église métropolitaine de Tours, Maison Mame, 1938