« Tout bon arbre porte de bons fruits » (Évangile) Les lectures du Bréviaire achèvent aujourd’hui l'histoire de David et commencent celle de Salomon. — Les deux grands rois d’Israël font figure de sages: David, dans sa vieillesse» tout entier à son repentir et n’ayant plus d’ardeurs que pour le culte de Jahveh; Salomon, le bien-aimé du Seigneur, dépositaire de sa sagesse, le plus sage en même temps que le plus magnifique des rois. — En montant sur le trône de David son père, Salomon, qui n’avait que dix-sept ans, avait demandé à Dieu de lui donner la sagesse, pour discerner le bien du mal et être à même de conduire son peuple dans ses voies. Et Dieu avait répondu: « Puisque c’est là ce que tu demandes, puisque tu ne demandes pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, et que tu demandes l'intelligence pour exercer la justice, voici, j’agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, si bien qu'il n’y aura eu personne avant toi et qu’on ne verra jamais personne de semblable à toi. Je te donnerai en outre ce que tu n’as pas demandé, de la richesse et de la gloire, de telle sorte qu’il n’y aura pendant toute ta vie aucun roi qui soit ton pareil. Et si tu marches dans mes voies en observant mes lois et mes commandements, comme l’a fait David, ton père, je prolongerai tes jours ». La promesse de Dieu se réalisa au point de faire de Salomon un grand monarque dont on admirait la sagesse et recherchait l’alliance. Roi pacifique, Salomon est une figure du Christ, le prince de la paix acclamé par toutes les nations (Intr.); sage entre tous les rois, il présage le Fils de Dieu, la Sagesse incarnée qui fera définitivement la séparation du bien d’avec le mal et conduira son peuple dans les voies du Très-Haut. Ces voies nous sont connues. Mieux encore que Salomon, Jésus a enseigné la vraie sagesse oui est la doctrine de l'Évangile. Mais il faut nous attacher à suivre cette doctrine avec la droiture et l’entièreté des vrais serviteurs de Dieu ; l'épître et l'évangile d’aujourd’hui nous le rappellent: ce n’est pas celui qui dit Seigneur, Seigneur, qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de Dieu; S. Paul voudrait nous voir apporter la même logique dans notre fidélité à Dieu, pour lui appartenir sans partage, que d’autres mettent, pour leur malheur, à s’adonner au péché. La vraie sagesse est là, dans la sévérité et la fidélité au service de Dieu. Ici encore, David et Salomon nous sont une leçon: Salomon ne sut pas rester fidèle à Dieu, et sa gloire humaine, pourtant si grande, se trouva bientôt réduite à rien. En dépit de sa faute, David est plus grand, tant fut sincère son repentir et entière sa conversion; il fait figure de saint, et sa piété vibrante inspire encore, dans les psaumes, la prière des chrétiens. Demandons à Dieu de nous maintenir dans les voies de sa justice, en écartant de notre vie tout ce qui peut nous nuire et en nous accordant tout ce qui doit nous servir (Or.). Tous les peuples, battez des mains; acclamez Dieu par des cris d’allégresse. — Ps. Car c’est le Seigneur, le Très-Haut, le terrible, le grand Roi de toute la terre. Gloria Patri. Tous les peuples... Oraison. — O Dieu dont la providence ne se trompe point en ses dispositions, écartez tout ce qui peut nous nuire, accordez tout ce qui doit nous servir. Par Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur... Les péchés de la chair et ceux de l’esprit ont pour salaire la honte et mènent à la mort éternelle; les actes de vertu ont pour récompense la sainteté et conduisent à la vie éternelle. Lecture de l’Épître du bienheureux Apôtre Paul (Romains 6, 19-23) Faire pour Dieu ce que vous avez fait pour le démon, avoir pour la justice et la sainteté la même ardeur que vous avez eue pour l’impureté et l’injustice, est-ce trop exiger de vous? Dieu S’en contente néanmoins. Et vous balancez encore! Quels fruits avez-vous donc recueillis de vos désordres passés? Avouez-le en rougissant, rien autre chose que le dégoût, le remords, une terrible attente des jugements à venir. Le mercenaire attend sa solde du maître qu’il sert: quelle solde pouvez-vous attendre du péché, dont vous vous êtes fait l’esclave, sinon la mort, et la mort éternelle de l’enfer? Ah! plutôt devenez les serviteurs de Dieu: c’est un Maître qui récompense au centuple. Des fruits de bénédiction et de joie vous sont promis: la liberté d’esprit et le repos du cœur pour le siècle présent, et pour le siècle futur la vie éternelle. – Ô céleste récompense! que ne dois-je pas entreprendre pour vous obtenir! Je me suis vainement fatigué dans les voies de l’iniquité: quels sacrifices, quels travaux pourraient m’arrêter, maintenant qu’il s’agit de la possession de Dieu et de la gloire des Cieux! (Abbé Janvier) Venez, mes fils, écoutez-moi: je vous enseignerai la crainte du Seigneur. ℣. Approchez-vous de lui, vous serez illuminés de sa lumière et votre visage ne sera pas couvert de confusion. Alléluia, alléluia. ℣. Tous les peuples, battez des mains; acclamez Dieu par des cris d’allégresse, alléluia. Non pas dire, mais faire la volonté de Dieu, voilà ce qui sauve: s'enchanterait-on des plus belles formules et des idées les plus justes, «la foi ne peut sauver sans la vertu» (S. Jean Chrysostome) Suite du saint Évangile selon saint Matthieu (7, 15-21). Quiconque prêche des doctrines opposées à la foi catholique, celui-là est un faux prophète; gardez-vous de lui donner votre confiance. Ne vous laissez point séduire par la pompe de ses discours. À l’entendre, il se propose uniquement votre bonheur; mais au fond il ne cherche que son intérêt et la ruine de votre âme. Fuyez: c’est un loup ravisseur couvert d’une peau de brebis. Il est, du reste, facile à reconnaître. Comme on connaît l’arbre à ses fruits, on connaît l’homme à ses œuvres et les doctrines à leurs effets. Voyez-vous telle et telle maxime enfanter dans ceux qui les prêchent et dans ceux qui les accueillent l’esprit d’orgueil et d’insubordination, la cupidité, la discorde, la volupté, le libertinage, dites: Voilà des fruits qui ne peuvent venir que d’un mauvais arbre. Au contraire, la pureté des mœurs, l’humilité de l’esprit, la mortification des sens, la charité du prochain, la douceur, la résignation, la patience dans les injures: voilà des fruits non suspects, et qui ne peuvent venir que d’un bon arbre. Or, ce bon arbre, c’est l’Église de Dieu, dont la doctrine s’élève dans le monde comme un tronc inébranlable, immortel, toujours verdoyant et fécond. Attachez-vous, unissez-vous à elle: avec elle vous produirez des fruits de justice et de vertu pour l’éternité. N’ayez aucun commerce avec les hommes impies: ce sont des branches mortes et séparées. Unis à eux, vous resteriez stériles pour le bien, et vous seriez un jour avec eux jetés dans les flammes de l’enfer pour y brûler éternellement. (Abbé Janvier) Sources: Missel quotidien et vespéral, par Dom Gaspar Lefebvre et les Bénédictins de l'Abbaye de St-André, Apostolat Liturgique, Bruges, 1951Septième Dimanche après la Pentecôte - «Tout bon arbre porte de bons fruits»
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Épître
Mes frères, je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair: de même que vous avez livré vos membres au service de l’impureté et de l’injustice, pour commettre l’iniquité, de même livrez-les maintenant au service de la justice, pour devenir des saints. Alors, en effet, que vous étiez esclaves du péché, vous n’étiez point assujettis à la justice. Quel fruit avez-vous donc tiré de tout cela? de choses dont maintenant vous rougissez, car elles ont pour fin la mort. Mais à présent, affranchis du péché et passés au service de Dieu, vous portez des fruits de sainteté et vous allez vers ta vie éternelle. Car le salaire du péché, c’est la mort, tandis que le don de Dieu c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur.Réflexion sur l'Épître
Graduel
Évangile
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples: « Méfiez-vous des prophètes, qui viennent à vous couverts de peaux de brebis, mais au dedans sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines ou des figues sur des chardons? Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits et tout mauvais arbre de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut produire de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Ce ne sont pas ceux qui disent: Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là entrera dans le royaume des cieux». — Credo.Réflexion sur l'Évangile
Épîtres et Évangiles des dimanches et des principales Fêtes de l’année, avec des Réflexions, par M. l’abbé Pierre-Désiré Janvier, Doyen du Chapitre de l’Église métropolitaine de Tours, Maison Mame, 1938