Toute la messe d’aujourd’hui s’éclaire à la lumière de ces prophéties. — L’introït est emprunté à Jérémie qui annonce la fin d’une captivité dont celle de Babylone n’était que la figure. Quel encouragement ne devons-nous pas trouver dans cette pensée: un jour viendra qui marquera la fin de notre exil et l’Église, en nous le rappelant, tient à nous assurer que « les pensées du Seigneur sont des pensées de paix». Le Graduel est un chant de délivrance. Le De profundis de l’Alléluia, repris à l’offertoire, est un appel lancé dans la détresse mais sûr d’être exaucé (Comm.) — Saint Paul nous invite dans l’épitre à abandonner le goût des choses de la terre pour nous attacher à celles du ciel, et à vivre ainsi déjà dans le ciel « dont nous sommes les citoyens et d’où nous attendons le Sauveur». L’Église, qui fait écho à son appel, en nous demandant de « rester ferme dans le Seigneur», se souvient aussi de la faiblesse humaine pour nous faire implorer de Dieu le pardon de nos péchés et son aide pour n’y pas retomber (Or. et poste.). L’évangile, qui est un double récit de guérison et de résurrection, dit également la grande miséricorde et la puissance du Seigneur; la fin du monde, en même temps que la manifestation de la justice divine, sera la révélation d’une rédemption incomparable dont les miracles du Christ peuvent ici-bas nous donner quelque idée mais dont la claire vue seule pourra révéler toute la grandeur et l’étendue. Cette œuvre immense de salut, songeons que nous y sommes mêlés et qu’elle se joue actuellement pour nous. Demandons à Dieu avec l’Église qu’Il daigne, dans Sa bonté, «continuer en nous l’œuvre que. sans mérite de notre part, Il y a commencée (Secr.). (Jér. 29, 11-14) Le Seigneur dit: Mes pensées sont des pensées de paix et non de colère: vous M’invoquerez et Je vous exaucerai, et Je ramènerai vos captifs de partout où ils sont dispersés. — (Ps.) Vous avez béni Votre terre, Seigneur; Vous avez mis fin à la captivité de Jacob. Gloria Patri. Oraison. — Pardonnez, Seigneur, les fautes de Votre peuple: délivrez-nous, par Votre bonté, des liens du péché que nous avons commis par humaine fragilité. Par Jésus-Christ, Votre Fils, Notre-Seigneur... Lecture de l’Épître du bienheureux Apôtre Paul aux Philippiens (3, 17-21; 4, 1-3) Combien y en a-t-il de nos jours qui prennent le nom de chrétiens, et se conduisent en ennemis de la loi de Jésus-Christ! Examinez leur vie. En toutes choses ils recherchent leurs aises et ne respirent que pour les basses satisfactions du corps; ils se glorifient des vices mêmes qui devraient faire leur honte; ils placent leurs espérances uniquement dans les biens et les plaisirs de la terre. Voilà ceux qui tirent les larmes des yeux de l’Église. Comme une tendre mère, elle s’afflige d’être ainsi déshonorée par ses enfants, et de les voir eux-mêmes courir droit à l’éternelle damnation. Pour nous, dont l’espérance est au Ciel, aimons, à l’exemple des Saints, la croix de Jésus-Christ: c’est-à-dire corrigeons nos vices, réprimons les désirs de la chair, détruisons le péché en nous. Notre état présent paraît abject aux yeux des hommes; mais un jour Jésus-Christ, par Sa puissance, nous environnera de lumière et rendra nos corps glorieux comme le Sien. Nos noms sont méprisés ici-bas: qu’importe, pourvu qu’ils soient écrits là-haut dans le livre de la Vie? (Abbé Janvier) (Ps. 43, 8-9) Vous nous avez délivrés de nos ennemis, Seigneur, et vous avez confondu ceux qui nous haïssaient. ℣. C’est en vous que nous nous glorifierons chaque jour et c’est votre nom que nous louerons à jamais. Alléluia, alléluia. (Ps. 129, 1-2) ℣. Du fond de l’abîme, je crie vers Vous, Seigneur: Seigneur, écoutez ma prière. Alléluia. Suite du saint Évangile selon saint Matthieu (9, 18-26). C’est pour récompenser la foi que Jésus-Christ a opéré les deux miracles réunis ici dans une même circonstance. Peut-être en ce moment notre âme a-t-elle aussi besoin des miracles de la grâce. Si, séparée de Dieu par le péché et privée de la vie divine, elle se trouvait dans un état de mort digne de l’éternelle séparation, Jésus seul peut la faire revivre. Allons à Lui par la prière, comme le chef de la synagogue; prosternons-nous respectueusement à Ses pieds; en toute simplicité et confiance demandons-Lui une vie nouvelle. Si notre âme, sans être morte encore, était seulement affligée de quelque maladie secrète, par exemple d’un vice caché, d’une passion honteuse qui la ronge intérieurement, imitons la femme de l’Évangile; approchons-nous humblement de Jésus-Christ. Un attouchement du bord de Sa robe a pu opérer une guérison subite. Que ne peut pas la vertu de Son sang dans les sacrements? Que ne peut pas l’efficacité de Son très saint corps dans une communion faite avec de bonnes dispositions? Ayons foi en la bonté de notre Sauveur; ne nous laissons point distraire par les folles joies du monde, ni ébranler par les railleries insensées du méchant. – Ô Jésus! parlez à mon cœur comme Vous le fîtes à cette jeune fille. Unissez Votre main à la mienne, afin que je puisse me lever, sortir du péché, marcher avec courage dans la voie de Vos commandements, et par une vie sainte parvenir enfin à Votre gloire. (Abbé Janvier) Sources: Missel quotidien et vespéral, par Dom Gaspar Lefebvre et les Bénédictins de l'Abbaye de St-André, Apostolat Liturgique, Bruges, 1951Vingt-troisième Dimanche après la Pentecôte - La résurrection de la fille de Jaïre

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Considérations
Le Temps après la Pentecôte est le symbole du long pèlerinage de l’Église vers le ciel, et les derniers dimanches, qui en sont comme les dernières étapes, nous font entrevoir la fin des temps.
Au Bréviaire on lit les écrits des grands et des petits prophètes, qui annoncent la fin du monde. — Lorsque les Chaldéens eurent emmené les Juifs en captivité à Babylone, Jérémie parcourut les ruines de Jérusalem en exhalant ses lamentations: «Voyez, Seigneur, la désolation où est tombée cette cité, jadis la maîtresse des nations; elle pleure toute la nuit durant et ses joues ruissellent de larmes». Mais il prophétisa le double avènement du Messie qui devait restaurer toutes choses: «Il a racheté son peuple et l'a délivré; et on viendra et on exultera sur la montagne de Sion». — Le prophète Ézéchiel, qui lui aussi avait annoncé la captivité de Babylone, prophétisa en plein exil la volonté de Dieu de sauver son peuple: «Je vis, moi, dit le Seigneur, et je ne veux pas la mort de l’impie, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Revenez, revenez de vos voies mauvaises. Et pourquoi mourrais-tu, maison d’Israël»; et Dieu montra au prophète le Temple futur où Son peuple Lui rendrait un culte parfait quand Il l’aurait ramené vers les collines éternelles de Sion. — Daniel, qui était aussi parmi les captifs de Babylone, déclare au roi Nabuchodonosor que la petite pierre qu’il a vue en songe renverser la statue d’or, d’argent, de fer et d’argile, et devenir elle-même une grande montagne, est en réalité la figure du Christ dont le royaume consumera tous les royaumes et subsistera éternellement. — Parmi les petits prophètes, l’Église cite spécialement Osée qui annonça que Dieu mettrait fin au royaume d’Israël et qu’à un peuple qui n’était pas son peuple il serait dit: Vous êtes les fils du Dieu vivant, et qu’ensuite les fils de Juda et les fils d’Israël se réuniraient ensemble et se donneraient un seul chef: paroles, dit saint Augustin, qui sont une prophétie de la vocation des Gentils et de la réunion définitive des Juifs et des Gentils, à la fin du monde, en un seul et grand peuple racheté par le Christ.
Liturgie de la Messe
Introït
Collecte
Exhortation pressante à une vie mortifiée et tout entière orientée déjà vers le ciel, qui est la vraie patrie des chrétiens. Vivre le plus possible de la vie du Christ dès ici-bas, c’est la véritable préparation à la vie éternelle. Épître
Mes frères, soyez mes imitateurs, et observez ceux qui marchent selon l’exemple que vous avez en nous. Beaucoup, en effet, dont je vous ai souvent parlé, et maintenant encore je vous en parle en pleurant, beaucoup se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte; leur dieu c’est leur ventre et leur gloire ce qui fait leur honte: ils n’ont de goût que pour les choses de la terre. Pour nous, au contraire, notre vie est dans les cieux, d’où nous attendons également le Sauveur, Jésus-Christ, notre Seigneur, qui transformera notre corps de misère, à l’image de son corps glorieux en vertu du pouvoir qu’il a de se soumettre toutes choses. C’est pourquoi, frères tant aimés et tant désirés, vous qui êtes ma joie et ma couronne, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés. Je prie Évodie et je conjure Syntiché de bien s’entendre dans le Seigneur. Et toi aussi, fidèle ami, aide-les, je t’en prie; elles ont travaillé pour l’Évangile avec moi, avec Clément et mes autres collaborateurs dont les noms se trouvent dans le livre de vie.Réflexion sur l'Épître
Graduel
Jésus ressuscite la fille de Jaïre avec la même facilité que celle que nous avons pour éveiller une personne qui dort. Ainsi, Sa vertu divine ressuscitera-t-elle nos corps au dernier jour. 
Évangile
En ce temps-là, comme Jésus parlait à la foule, un chef de la synagogue s’approcha, et se prosternant devant Lui, Lui dit: «Seigneur, ma fille vient de mourir, mais venez, imposez-lui les mains et elle vivra». Jésus Se leva et le suivit avec Ses disciples. Et voici qu’une femme qui, depuis douze ans, souffrait d’une perte de sang, s’approcha par derrière et toucha la frange de Son vêtement, se disant en elle-même: Si seulement je touche Son vêtement, je serai guérie. Jésus, se retourna, la vit et lui dit: «Aie confiance, Ma fille, ta foi t’a sauvée». Et cette femme fut guérie à l’heure même. Lorsque Jésus arriva à la maison du chef et vit les joueurs de flûte et la foule qui faisait grand bruit, Il dit: «Retirez-vous, car la jeune fille n’est pas morte: elle dort». Et l’on se moquait de Lui. Quand la foule eut été renvoyée, Il entra et prit la main de la jeune fille; et la jeune fille se leva. Et le bruit s’en répandit dans tout le pays. — Credo.Réflexion sur l'Évangile
Épîtres et Évangiles des dimanches et des principales Fêtes de l’année, avec des Réflexions, par M. l’abbé Pierre-Désiré Janvier, Doyen du Chapitre de l’Église métropolitaine de Tours, Maison Mame, 1938